Plus d'Un siècle après l'Armistice de 1918, Paris érige un monument en mémoire aux animaux de guerre, le 30/01/2024 au square boucicaut.
Fruit d’un grand travail de recherche, découvrez les lieux parisiens ayant un lien direct avec les animaux de la Première Guerre mondiale.
À l’occasion de l’anniversaire du centenaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale, notre association PAZ demande la création d’un monument à Paris en mémoire aux animaux de guerre morts sur les champs des batailles français, en particulier pendant la Grande Guerre.
En 2018, à Paris, il n’existait aucun monument ou plaque commémorant la participation et le sacrifice des animaux de guerre.
Le 25 avril 2018, nous avons adressé notre demande à la Maire de Paris (adjointe – ”Mémoire, Monde Combattant et Correspondant Défense”) et à la Ministre des Armées. 30 associations de protection animale soutiennent notre démarche, à travers un courrier collectif en date du 15 mai 2018 adressé aux 3 élues citées précédemment.
Dans un courrier sans ambiguïté en date du 14 juin 2018 adressé à la Maire de Paris, l’association mémorielle Le Souvenir Français a fait part de son « soutien plein et entier » vis-à-vis de notre demande.
Les témoignages des poilus illustrent le rôle majeur et la souffrance des animaux considérés comme des « frères d’arme ». Par ailleurs, les écrits démontrent la volonté des poilus d’une reconnaissance des animaux de guerre.
Les animaux dans la Grande Guerre
Les animaux ont été massivement réquisitionnés pour les besoins de la guerre. Ils n’ont pas eu le choix. Dans le monde, onze millions d’équidés (chevaux, ânes et mulets), 100.000 chiens, 250.000 pigeons, notamment, ont été utilisés pour porter, tirer, guetter, secourir ou informer au cours de la Grande Guerre (1). En France, un quart des chevaux a été réquisitionné pour les besoins de la guerre.
Il est important que la France reconnaisse, par l’édification d’un monument mémoriel, le rôle majeur et les souffrances des animaux utilisés pour la Grande Guerre.
Il convient aussi de se souvenir des animaux sauvages, morts sur les champs de bataille des deux guerres mondiales, victimes anonymes des bombardements, habitants des forêts et prairies transformées en charniers par les obus et les mines.
Les guerres ne sont pas seulement des tragédies humaines ; elles sont aussi des tragédies animales !
À l’étranger, plusieurs capitales, comme Londres, Canberra, Ottawa et Bruxelles, ont rendu hommage aux animaux de guerre en leur consacrant des monuments.
Photo : Martine Sulpice.
C’est la secrétaire de PAZ, Stéphanie Micléa, qui a fait un immense travail de recherche et a trouvé une photographie qui a permis d’identifier le lieu de réquisitions de chevaux durant la Premier Guerre mondiale au 1 rue Armand Carrel, Paris 19e proche du parc des Buttes-Chaumont.
Le 11 novembre 2022, PAZ publie une tribune dans Le Monde : Histoire : « Les animaux enrôlés dans la Grande Guerre ont écrit une page de l’histoire largement méconnue ».
En octobre 2022, la Maire du 8e nous a demandé de lui proposer un texte pour la plaque mémorielle :
À la suite de nos échanges, les Mairies des 13e et 14e arrondissements de Paris, sur proposition du groupe écologiste, se sont saisies de cette question. En effet, le siège du dépôt de remonte de Paris – établissement dont la tâche principale était de fournir des chevaux pour les unités militaires – était établi dans le 14e arrondissement. Par ailleurs, il y avait des réquisitions de chevaux boulevard Arago dans le 13e arrondissement. Un projet de plaque commémorative a été soumis au Conseil de ces deux arrondissements lors de leur réunion du 22 mai 2018. Le 14e a voté en faveur mais le 13e s’y est opposé.
Le 10 septembre 2018, les Conseil d’arrondissement des 6e et 7e ont adopté des voeux à l’unanimité visant à rendre hommage aux animaux de guerre.
Le 5 novembre 2018, les Conseil d’arrondissement des 2e et 8e ont à leur tour adopté de tels voeux.
Le 21 décembre 2018, Le Souvenir Français choisit de consacrer une lettre d’info aux animaux de guerre et interviewe Amandine Sanvisens.
Nous les remercions pour leur soutien.
AVEC LE SOUTIEN DE LA SNDA ET LE SOUVENIR FRANÇAIS, NOUS AVONS ORGANISÉ UNE CONFÉRENCE LES ANIMAUX DE LA GRANDE GUERRE AVEC L’HISTORIEN ERIC BARATAY AU MUSÉE DE L’ARMÉE, LE LUNDI 8 OCTOBRE 2018.
Au conseil de paris
La Conseillère de Paris Danielle Simonnet et le Maire du 2e arrondissement de Paris Jacques Boutault du Groupe Ecologiste de Paris ont déposé des voeux visant l’édification à Paris d’un monument en hommage aux animaux de guerre. Lors du Conseil de Paris du 3 juillet 2018, l’exécutif a rejeté ces voeux en considérant que l’édification d’un tel monument incombait à l’Etat. Une nouvelle fois, la Ville de Paris se défausse sur l’Etat quand il s’agit des animaux (déjà, l’exécutif avait invoqué l’absence de pouvoirs de police (attribués à la préfecture de police de Paris) pour refuser d’interdire, sur son territoire, les cirques présentant des spectacles avec animaux).
Le 4 juillet 2018, nous avons lancé une pétition.
Un siècle après l’Armistice de 1918, Paris rendra hommage aux animaux de guerre !
Lors du Conseil de Paris du 26 septembre 2018, 4 voeux ont été déposés par Jacques Boutault, Maire du 2e, Jean-Pierre Lecoq, Maire du 6e, Rachida Dati, Maire du 7e, Danielle Simonnet, Conseillère de Paris du 20e. Grâce à ces 4 voeux et aux voeux votés en arrondissement l’exécutif parisien a soumis un voeu adopté à l’unanimité.
Le Conseil de Paris a donc acté la création d’un stèle en hommage aux animaux de guerre. Le voeu prévoit que :
« Un groupe de travail soit rapidement mis en place afin d’étudier :
- la forme de la stèle dédiée aux animaux morts au combat ;
- le libellé du texte qui leur portera reconnaissance ;
- le choix du lieu qui l’accueillera à Paris. »
« Il y a une même souffrance. Quand par exemple, un attelage est bombardé, tout est broyé. On n’arrive plus à faire la distinction entre les corps animaux et les humains. La communauté de destin frappe aux yeux sur un champ de bataille. On entend autant les hommes que les animaux crier » décrit Eric Baratay
BARATAY Eric, Bêtes des tranchées, Des vécus oubliés, CNRS EDITIONS, 2013.